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CHA GONZALEZ

« ABANDON »

TRI POSTAL
62, bd. Pierre Sémard, quartier Matabiau
Du 3 au 19 juin 2022

Une idée à l’étrange résonance aujourd’hui, alors même que ces rassemblements, au rythme des confinements et des couvre-feux qui ponctuent notre actualité pandémique, sont désormais interdits. Et pourtant la fête continue. Parfois clandestine. Redevenant, dans cette période particulière, ce qu’elle était : un exorcisme spirituel libératoire qui oppose au temps du jour, du labeur, de l’ennui, de la mort, celui de la nuit, et donc de la vie. L’abandon en rupture, face à une continuité de retenue. Un contrepoint séduisant dans un monde plutôt habitué à l’hyper festivité… lorsqu’on fantasme, faute de mieux, la fête dans la permanence du quotidien. Et si, en restaurant la frontière entre temps festifs et non-festifs, le Covid-19 était en train de sauver la fête ?

Initiée en 2009 et consolidée à partir de 2015, ce travail nous rappelle que la fête a un sens. Et qu’elle ne vibre pour de bon, dans toute sa puissance, que lorsqu’elle s’oppose au continuum de la vie de tous les jours.

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Cha Gonzalez est une photographe, vidéaste éditoriale et documentaire française née en 1985 à Paris. Elle passe son enfance au Liban où elle réalise ses premières photos. Après le bac, elle rentre à l’École des Beaux-arts de Bordeaux. Marquée par les manifestations contre le contrat première embauche (CPE), elle se destine à devenir photographe de guerre. Elle poursuit ses études à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Elle est diplômée en 2010 grâce à son travail sur les nuits à Beyrouth où elle essaie de parler de la guerre de manière indirecte en photographiant la vie nocturne des jeunes. Elle est connue pour son travail sur la jeunesse, la nuit, et les troubles sociaux et intérieurs. Sa série Abandon, publiée dans plusieurs magazines a été sélectionnée pour le Prix Virginia 2018 qui récompense une femme photographe.

En 2019, plusieurs de ses photos sont présentées dans le cadre de l’exposition C’est Beyrouth qui réunit seize photographes et vidéastes représentant le Liban d’aujourd’hui à l’Institut des Cultures d’Islam à Paris.

« Je suis dans une quête de transe, c’est une recherche charnelle. J’en ai besoin. Depuis des années je poursuis mon travail avec cette idée ».