« 3672 FREEPARTY »

TRI POSTAL
62, bd. Pierre Sémard, quartier Matabiau
Du 3 au 19 juin 2022

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1994. Le space syndikat organise près de Carcassonne les premières raves dans le Minervois. Durant tout l’été, la fièvre techno enflamme le Sud. Les sons s’activent et les parties de cache-cache avec les gendarmes rythment les débuts de soirées. À l’époque on ne parlait pas encore de Teknival.

Un teknival évoque toujours un univers fantasmagorique, proche du chaos, dirigé par ses propres lois. Y réaliser un reportage n’est pas évident. On est confronté à des situations peu communes, désarmantes, qui rendent le témoignage difficile.

Une priorité : se fondre dans la masse et essayer de comprendre les raisons d’un tel abandon.

Les rassemblements se faisaient par le bouche-à-oreille dans des milieux d’initiés et les adeptes arrivaient sur les sites sans téléphone mobile, sans tente, ni nourriture. À l’arrache. Il n’y avait pas de stands ou d’assos. Cet été-là, nous avons découvert autre chose que l’univers des clubs. Nous avons aussi découvert l’ecstasy. Un son brut résonnait très fort dans nos têtes. Trop fort peut-être. Cet été-là, nous avons pris une énorme claque.

1997. Je réalise pour Libération une commande photo lors d’un teknival dans les Cévennes. Rapporter un témoignage d’un tel rassemblement fut éprouvant. Le froid, la boue, la puissance de la musique, la nuit qui n’en finissait pas et quinze mille personnes en transe.

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LA BIOGRAPHIE

Autodidacte, Wilfrid Estève a commencé sa carrière en 1995. Basé sur le témoignage et l’enquête, son travail photographique est réalisé sur les terrains de l’actualité ou dans les zones de tension (Afrique de l’Ouest, Europe, Moyen-Orient). En parallèle, il poursuit un travail sociétal sur l’évolution de la famille et l’immigration en France et collabore avec plusieurs institutions et médias (Libération, Le Monde, MarieClaire).

Aujourd’hui, Wilfrid Estève partage sa vie entre Paris, Tanger et Carcassonne. Photographe, enseignant et producteur, il dirige le studio Hans Lucas et préside la maison d’édition Louvre Rivoli. Il est également vice-président de la foire internationale Photo Doc. En 2015, il est promu Chevalier des Arts et des Lettres.